À la question la plus récurrente:
« Comment faites vous... pour... heu... tailler les planches qui forment la coque...? »
Voici quelques réponses:
Tout d’abord ces planches sont nommées « bordées »,
elle forment dans leur ensemble « le bordage ».
Il y a principalement deux méthodes pour fabriquer une coque traditionnelle:
- L’une dite « à clins » (employée sur les drakkars par exemple) où les bordées se chevauchent pour assurer l’étanchéité.
- L’autre dite « classique » ou « jointive » ou encore « à franc bord », qui consiste à les ajuster parfaitement les unes contres les autres, c’est celle que nous avons choisi pour ce bateau.
Comme nous pouvons observer ici, il ne reste plus que la dernière bordée à poser, la « clore » qui, comme son nom l’indique vient fermer le bateau:
Passage de la 2D à la 3D...
Pour chaque bordée, un gabarit précis est réalisé directement sur le bateau, afin que la pièce découpée sur un plateau droit, vienne parfaitement trouver sa place une fois courbée.
Notez au passage que le contours d’une bordée mis à plat forme un « S », car le bateau est pincé à l’avant et à l’arrière:
Le relevé des angles des bordées voisines, évolutifs sur toute la longueur du bateau, permet l’équerrage des chants au rabot de la nouvelle bordée:
L’intérieur de chaque bordée est également « dollé » c’est à dire creusé afin d’épouser la forme des membrures:
Puis l’ensemble est solidarisé avec 900 rivets ajustés puis matés un à un sur les membrures:
Enfin un lissage extérieur est nécessaire car la face externe des bordées est plate et forme encore des facettes. Vue avant:
Résultat après lissage:
En récapitulant, les planches sont donc sciées selon un gabarit, ajustées, puis travaillées sur les 4 faces:
- Les chants du haut et du bas sont équerrés en fonction des bordées précédents pour assurer un contact parfait.
- L’intérieur est « dollé » avant la pose pour épouser fidèlement la courbe des membrures.
- L’extérieur est lissé pour supprimer toutes les facettes et obtenir une coque uniforme:
L'étanchéité est assurée par le "calfatage", qui consiste à entrer en force entre chaque bordée une mèche de coton, ensuite recouverte d'un mastic puis du vernis: